Priorat - l'infernal - "Riu" 2014

"Riu" 2014 – Le Priorat signé par trois Français en liberté surveillée

Un nom qui claque, une étiquette discrète, et un jus qui a des choses à dire. "Riu", c’est la cuvée d’entrée (toute relative) de l'infernal, aventure catalane menée tambour battant par Jean-Michel Gérin (Rhône), Laurent Combier (Crozes), et Peter Fischer (Provence). Trois gaillards du vin hexagonal qui ont posé leurs valises sur les pentes volcaniques du Priorat, avec une envie : faire parler le schiste, sans le dompter.

Priorat, le Rhône et la garrigue dans un même verre

"Riu", ça veut dire "rivière" en catalan. Mais dans le verre, c’est un torrent. Un rouge structuré, puissant, mais pas bodybuildé. Pas de caricature de soleil, juste un vin d’auteur, intense, sincère, avec du relief comme le paysage d’où il vient.

2014 : dix ans et tout son souffle

Avec une décennie dans le rétro, le millésime 2014 est à point. Le vin a patiné, le fruit a fondu, l’ossature est là mais plus en douceur. Un bel exemple d’un Priorat bien né, bien élevé, et surtout bien attendu.

Dans le verre : chaleur, tension et fond

• Robe : sombre, brillante, presque grenat noir, avec quelques reflets d’évolution.

• Nez : fruits noirs mûrs, tapenade, herbes sèches, graphite, un soupçon de cacao. Ça sent la Méditerranée profonde.

• Bouche : texture ample, tanins fondus mais présents, belle fraîcheur minérale en finale, sur fond de garrigue et d’épices. Un rouge à la fois ancré et vivant.

À table ? Ça mérite un peu de tenue

• Tajine d’agneau aux pruneaux

• Côte de bœuf grillée et légumes confits

• Daube de sanglier

• Ou une planche charcut-fromage sérieuse avec olives noires, pain au levain et manchego affiné

En résumé ?

Le "Riu" 2014, c’est le Priorat vu par trois vignerons français qui n’ont pas cherché à l’apprivoiser, mais à l’écouter. Résultat : un vin dense, expressif, profond, avec de l’énergie et de la sagesse.

Un rouge qui ne crie pas, mais qui vibre. À ouvrir maintenant, à savourer lentement.